J’étais assis sur les bancs du lycée quand tout cela a commencé.
Je regardais par la fenêtre, en plongeant mon regard aussi loin que possible, dans l’espoir de voir autre chose que l’avenir réduit auquel nous sommes tous destinés, par ce monde, par cette société aussi saisissante que maladroitement conçue.
Je cherchais quelque chose dans l’horizon, que je n’ai pas trouvé dans les draps roses du ciel matinal, mais entre deux lignes de cahier, au milieu de ces centaines de gribouillis insensés, qui m’aidaient à fuir cette leçon inutile qu’un individu sans volonté et sans passion s’efforçait de transmettre par nécessité salariale.
Et je me suis demandé où allait se rendre ma vie, et j’ai ainsi regardé le monde entre les lignes de mon cahier.
J’ai vu la maladie, l’humanité grandir faible, puissant colosse au talon d’Achille et à l’ego d’Hercule… J’ai vu des millions de personnes mourir de faim, j’ai vu des milliards d’autres aliénés par la technologie plus grande que l’homme empereur lui-même.
J’ai vu ces peuples de tous les horizons se jeter vers une funeste réalité, gouvernée par la bêtise des hommes du monde moderne… J’ai vu l’homme riche s’engraisser, affalé sur la tombe des millions d’autres, séchés par la super-famine…
J’ai vu, j’ai pleuré en imaginant ce XXIe siècle, qui serait le dernier pour notre espèce. Ainsi, balayant du revers d’une main tout le prodige industriel, toute l’humanité, toute l’évolution.
Un siècle, qui balayerait toute l’histoire de l’humanité, en donnant raison à la meilleure théorie atomique d’Einstein, en ne laissant de l’homme que le tombeau de sa civilisation et la honte et le regret au fond des âmes qui périraient derrière, dans ce monde triste, d’humains esclaves et malades, ce monde que nous aurions créé en abandonnant, en laissant les princes riches de cette terre jouer de l’agonie et de la destruction…
Et j’ai ainsi levé mes yeux du cahier, en me retrouvant au milieu de ma classe, seul, plus de professeur, plus d’élèves, rien que moi, la douceur de la lune à travers les carreaux, et cette armée de bureaux vides… Et j’ai réalisé.
Qu’ils étaient partis, que la professeure était morte dans un monde où elle aurait épuisé 50 ans de carrière dans un travail qu’elle n’a pas aimé, morte, fauchée par une maladie générée par le mélange de larmes, de sucres industriels et de culpabilité.
Elle a fermé ses yeux en regardant une émission de télé abrutissante et en posant le dernier de ses regards sur l’horizon dessiné à travers la fenêtre, un horizon de poussière, de pollution et d’orages.
Et les 25 autres élèves qui étaient là, eux, sont partis, pour vivre leur vie, leur carrière d’êtres humains. Métro, boulot, dodo. Ils sont partis vivre ce monde inerte, peuplé d’ignares et d’hommes sans rêves que l’industrie, que le monde du travail, que la société moderne a créés.
Ils sont partis pour ce monde, où ils regarderaient un robot jouer de leurs tâches, et un autre rigoler de leur compte en banque, de ce prêt qu’ils n’obtiendraient plus, et de cet appartement insalubre, au milieu des tours grises du nouveau monde dans lequel ils périront à leur tour…
Et c’est là que j’ai refusé tout cela.
J’ai toujours rêvé d’écrire des livres, de faire des dessins animés et des films, mais aujourd’hui que je suis un adulte, je ne souhaite plus fuir la réalité, pour créer des mondes meilleurs dans mon imagination. Je veux un monde meilleur pour mes 8 milliards de frères et sœurs, ici-bas.
Je veux une nouvelle ère de modernité, pour une espèce que j’admire trop pour la voir tomber aussi facilement. Je veux un monde de progrès, de création, où la technologie est notre alliée et notre amie. Je veux un monde où l’on lutte contre la maladie, la faim et l’abêtissement généralisé. Je veux un monde où l’horizon est plus clair.
Où une entreprise est une société, construite entre le patron et ses employés, faite sur le fondement de la réussite, de l’amour, du respect intersalarial, de l’intelligence, de la compassion et surtout de l’humanité.
La compagnie Clowdy est pour moi cet espoir, cet outil qui saurait offrir de nouveaux horizons au monde.
Alinéa second : Un nouvel exemple de gestion salariale
Nul ne sert de lutter contre la maladie des mondes, en la pointant du doigt et en se faisant le malheureux canard boiteux des grandes industries. Nous ne changerons pas une réalité, en étant le clameur qui se moque des géants.
On change la réalité en étant plus grand que les géants eux-mêmes, en faisant de notre création un exemple, un standard d’industrie et d’entrepreneuriat.
Ma compagnie, et tous ses actifs quels qu’ils soient, prôneront un concept salarial nouveau, basé sur le respect, le bien-être, l’intelligence. Je ferai de mes employés des hommes heureux et de bons travailleurs, pas de médiocres travailleurs tristes.
Je ferai de mon industrie un exemple environnemental, honnête, pas un coup de peinture verte mensonger, et je ferai de cette compagnie un exemple indéniable qu’un peu d’intelligence mêlée à la volonté change le monde si on les aligne dans un système aussi complexe que celui de l’entreprise.